Entrevue Salarié : Les jeunes et le métiers de mécanicien

Le métier de base dans le secteur de la manutention, c’est quand même celui de mécanicien. Mais aujourd’hui, ce métier n’attire que très peu de candidats. La raison principale ? Une dévalorisation des métiers manuels au sein de l’éducation nationale, notamment lors du choix des filières post collège. C’est pourtant une des filières qui vous assure une embauche rapide et quasiment assurée, dès la sortie de votre formation, tant les différents concessionnaires recherchent des candidats.

Dans cet article, nous voulions vous présenter le parcours de 2 jeunes techniciens d’Axxel Manutention : Nathan et Lucas. 

 

Bonjour à vous deux ! Pouvez-vous vous présenter ?

 

Nathan : Nathan Dubourg, j’ai 25 ans. Ça fait 3 ans que je suis mécanicien chez Axxel, donc depuis 2019. 

 

Lucas : Lucas Papail, j’ai 22 ans. Je suis technicien itinérant spécialisé en industrie à l’agence de Poilley.

 

Quel est votre parcours scolaire et professionnel jusqu’ici ?

 

Nathan : Au niveau de mon parcours scolaire, j’ai fait un CAP, un BAC PRO et un BTS en mécanique des travaux publics, à Saint-Hilaire-du-Harcouët. Chez Axxel, c’est ma deuxième boîte. Quand j’ai fini mon BTS, j’ai été embauché chez LTP Loisel, une entreprise de travaux publics. Ils ont leurs propres engins, et font leur propre mécanique. Moi, j’étais dans l’atelier de mécanique. On était 10, ce qui est déjà un bel atelier. Je réparais tous les engins de travaux publics : pelleteuses, bulldozers, mini-pelles,… J’ai fait deux ans là-bas. Après, j’ai été 2 ans et demi technicien atelier ici, à l’agence de Poilley. Je faisais déjà beaucoup de dépannage, mais je suis passé mécanicien itinérant depuis 6 mois, et je suis plutôt spécialisé dans les marques Manitou et Kubota. 

La différence avec l’entreprise ou j’étais avant, c’est que là je vais dépanner les clients, alors que chez LTP c’était les collègues qui conduisaient les machines de chez nous.

 

Lucas : De mon côté, ça va faire 4 ans en juillet que je suis ici. J’ai commencé directement, à la sortie de l’école. Avant ça j’ai fait un CAP, puis un BAC PRO en maintenance de matériels, option travaux publics et manutention. Pendant ma formation j’ai fait deux stages dans une autre entreprise, mais pour mon stage de terminal, je voulais changer. C’est là que j’ai connu Axxel.

Je suis technicien itinérants, spécialisé dans tout ce qui va être matériels industriel, mais plus spécialiste de la marque Toyota. Après on fait de tout, s’il faut aller sur du télescopique, je fais du télescopique.

Nathan - mécanicien itinérant

 

Comment êtes-vous arrivé chez Axxel Manutention ?

 

Nathan : J’ai vu l’annonce sur leboncoin, et j’ai envoyé un mail dans la foulée. J’ai eu une réponse le soir même, et le lendemain ou le surlendemain j’avais un rendez-vous ! J’ai fait un entretien avec le responsable d’atelier, et ensuite j’ai eu un test écrit, pour vérifier mes compétences techniques. Et voilà ! Après ça je suis arrivé en CDI directement. 

 

Lucas : Quand je suis arrivé en 2017, c’était pour mon stage. Mais quand je suis venu postuler, le responsable d’atelier avait besoin d’un soutien pour compenser les absences dues aux vacances d’été. Donc dès 2017 j’étais en CDD en poste à l’atelier.

 

Pour vous qui êtes au contact de la clientèle, comment se passe la relation client / mécanicien ?

 

Nathan : J’aime bien, dans l’ensemble ils sont tous gentils ! C’est bien de voir les clients, d’être remercié quand ça se passe bien. Après il faut faire attention à ce que l’on dit.

Pour ma journée type, ça dépend des jours et de ce que me donne Pascal (le responsable atelier de l’agence de Poilley). Il y a des journées où je peux voir 5 / 6 clients, et dans ce cas c’est des petits dépannages. Sinon ça peut être une journée où on fait un gros entretien sur une machine, et on est toute la journée chez le client. C’est Pascal qui organise la journée, et qui me prévoit plus du diagnostic de pannes, ou de l’entretien de matériel avec de la mécanique pure.

 

Lucas : Moi j’aime bien ça aussi. En industrie, ça peut être des interventions très rapides. En une heure, on peut faire certaines opérations. Parfois, quand il y a un grand parc machine, avec 10 / 15 machines sur place, et bien on passe d’une machine à l’autre. Là, on passe parfois deux jours sur le même parc. Et sur des gros parcs on a différentes gamme. Ça peut être du transpalette, du gerbeur, du chariot, du retract,… Par contre, les entreprises ont souvent les mêmes marques. Les clients fidélisent avec un seul concessionnaire, c’est plus simple pour eux.

 

Comment êtes-vous accompagnés au quotidien pour la formation ?

 

Nathan : Moi j’ai fait une formation Toyota, une formation Honda moteur, mais Manitou je ne l’ai pas encore faite. Mais il faut que je m’inscrive ! Il faut demander l’accord du responsable d’atelier en amont, et ensuite on cale la date. Mais le covid n’a pas aidé pour les formations ! En distanciel, ça n’a rien à voir, on a pas les machines à disposition. En présentiel c’est vraiment mieux, on va chez le constructeur.

 

Lucas : Il y a pas mal de formation dès le point de départ. Au bout de quelques mois, j’ai commencé les formations techniques proposées par les constructeurs, directement dans leurs centres de formations. J’en ai fait plusieurs pour connaître la gamme industrielle. Comme il n’y avait plus de technicien industrie ici quand je suis arrivé, il a fallu repartir de zéro. 

 

Comment vivez-vous votre métier de mécanicien en tant que jeunes ?

 

Nathan : Tout le monde est là pour t’aider, personne ne te prend de haut ! En plus, l’équipe est assez jeune dans l’ensemble. Thierry est plus vieux que nous, et il nous apporte son expérience de mécanicien pur. Nicolas, plus une expérience d’électronicien et de diagnostic. C’est les deux qui ont le plus d’expérience. On se forme entre nous, ça aide. Dès qu’on a un problème spécifique, il y a toujours quelqu’un qui sait d’où ça peut venir, qui t’aiguille. Et on a un super support technique dans l’entreprise. On peut être amené à appeler d’autres chefs d’atelier, à Vannes par exemple, qui sont plus spécialisés sur un type de matériel.

 

Lucas : Peu importe l’âge que l’on a, ici il y a une bonne mentalité. Quand on est jeunes, les collègues sont là pour t’aiguiller, te donner des astuces. “Tu pourrais faire ça comme ça, tu vas gagner du temps”. Même au début, on ne m’envoyait pas sur des diagnostics de fou, ou sur des machines que je ne connaissais pas. J’ai appris au fur et à mesure à connaître les matériels.

Lucas - mécanicien itinérant

 

Comment envisagez-vous l’évolution de votre carrière ?

 

Nathan : Dans les années à venir je ne vais pas pouvoir évoluer beaucoup plus, mais plus tard oui. Quitte à rester, autant évoluer dans l’entreprise. Après je ne sais pas dans quel poste. Étant donné l’évolution de la boîte, on ne peut pas savoir à l’avance.

 

Lucas : Pour l’instant je me vois rester à ce poste de mécanicien itinérant, parce que je n’aime pas rester assis sur une chaise derrière un bureau, je préfère le contact avec le client, et être sur la route. Et en dépannage, on ne fait jamais la même chose, je ne peux pas dire « aujourd’hui, j’ai fait comme hier”, c’est impossible !

 

Qu’est-ce que vous pourriez dire à un jeune qui voudrait devenir mécanicien, ou qui serait intéressé à rejoindre Axxel Manutention ?

 

Lucas : Qu’il ne faut pas avoir peur de se salir les mains. Après, il faut être motivé, avoir envie. C’est un métier qui t’apporte de la satisfaction. Quand tu arrives chez un client, qu’il est embêté parce qu’il est en panne, et que quand tu repars la machine fonctionne, il y a un sentiment de satisfaction. Juste un merci de la part du client, ça fait du bien !

Pour Axxel ensuite, il y a la solidarité. On n’est jamais seul, on a toujours quelqu’un pour venir nous aider, que ce soit un collègue ou un responsable technique de nos marques. Ici, on nous laisse jamais livré à nous-même. Après, on est sur une boîte qui est conviviale. Bien que les agences soient assez éloignées, on arrive à se voir de temps en temps, dans les autres agences, ou quand Olivier Guichaoua (le président du groupe) organise un évènement.

 

Le mot de la fin ?

 

Lucas : Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, on a du bon savon dans les camions ! J’ai l’impression que la nouvelle génération a peur des travaux manuels. Mais il faut faire ce qu’on a envie de faire. Il ne faut pas aller en BAC général et faire de grandes études si ce n’est pas ça au final qui nous plaît. Si ce qui vous plaît c’est la mécanique, il ne faut pas avoir peur de se lancer dans un BAC professionnel, quitte à le faire en apprentissage.